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Recherche chez Karen et Julien

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Message par Blandine Ven 20 Juin - 6:06

J'étais venu traîner à la bibliothèque ce jour-là. On était mercredi, pile une semaine après mon expérience de squatteuse chez les Walker. C'est en y repensant que je lisais un livre, un traité sur la tékinésie assommant, quand j'entendis une voix derrière moi.
- Bonjour ...
Je sursautai et me retournai, prête à bondir quand je reconnus Julien Walker.
- Oh bonjour, fis-je embarrassée.
- Tu fais des recherches ? me demanda-t-il souriant.
- Pas vraiment, je n'ai rien à faire alors je lisais ce livre sur la tékinésie. Et vous ?
- Il faut que je fasse des traductions pour des recherches sur le monde arabe.
- Ah sur quel sujet du monde arabe ?
- La découverte de textes arabes dans un sacorphage vide d'un chantier archéologique.
- Une enquête ? m'exclamai-je un peu vivement, faisant se retourner un séide.
- Oui, me répondit-il avec son sourire paternel. L'archéologue qui l'expertisait a été violemment agressé, il est dans le coma. Je suis chargé de retrouver la momie car elle portait à son cou une amulette qui, selon la légende, renfermerait des pouvoirs immenses.
- Vous voulez que je vous aide ? l'interrompis-je.
- Tu parles arabe et comme tu es disponible... Une heure ou deux, pas plus.
- D'accord, vous voulez vous asseoir à côté de moi ? demandai-je en dégageant la place.
- Non, on m'a envoyé les textes par mail, ils sont sur mon ordinateur que j'ai oublié chez moi. Tu veux bien m'accompagner ?
Chez lui ? N'allais-je pas croiser Karen ou ses filles ? Je n'avais pas laissé un souvenir ...
- Rassure-toi, les filles t'adorent et Karen aussi.
Pourquoi derrière cette phrase, je sentais un malaise. Julien était beaucoup plus expert que moi pour fermer ses pensées, si bien que je ne pus rien lire dans sa tête.
- C'est bon je viens, acquiesçai-je.
Je pris mes affaires, avant de le suivre, les mains dans les poches. Trois quarts d'heure après, nous étions au pied de son immeuble. Il sonna à l'interphone, donc Karen et ses filles aussi étaient chez eux. Je perçus la voix de Karen.
- C'est moi, je ramène une... étudiante, dit Julien en me souriant.  
Ce sourire ironique, comme pour faire une farce, me déplaisait beaucoup. La porte s'ouvrit. Nous sommes montés dans l'ascenseur au 5e étage. Julien sonna à la porte, il avait aussi oublié ses clés ? Il était vraiment ...
- Tête en l'air, confirma Julien.
La porte s'ouvrit. Avant que Karen fit un geste de surprise ou de colère, je dis sur un ton las :
- Eh oui, c'est encore moi, Madame Walker.
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Message par Karen Walker Lun 23 Juin - 22:53

Ce mercredi-là, je travaillais, comme la plupart des mercredis. Le matin, j'avais assisté à une réunion chez un gros client, une entreprise qui avait au moins le mérite d'être installée en région parisienne et pas à Madrid ou Varsovie. J'en étais sortie vers 15h, trop tôt pour considérer que ma journée était terminée, mais sans aucune envie de retraverser Paris pour rejoindre le siège de ma propre entreprise. J'étais donc rentrée à la maison pour travailler. L'appartement était calme : Julien était au travail, mes filles étaient à la garderie jusqu'à 18h, et j'étais seule en tête-à-tête avec mon ordinateur portable et une tasse de thé au lait.
J'étais confortablement installée sur le canapé, l'ordi sur la table basse, et je complétais des formulaires de commande que j'envoyais au fur et à mesure à mon chef de service.
La sonnette de l'entrée me fit presque sursauter.
- C'est moi, je ramène une... étudiante, grésilla la voix de Julien.
Comment savait-il que j'étais là, pour commencer? Je soupirai à la pensée qu'il avait capté mes pensées, ou qu'il m'avait vue à travers le mur et les étages, étant donné que j'étais trop loin de la fenêtre pour qu'il puisse m'apercevoir. Ou peut-être, tout simplement, avait-il retenu que j'avais une réunion, et déduit que je risquais de rentrer ensuite.
Je souris de mes propres doutes en appuyant sur la touche de l'interphone qui ouvrait la porte.
En attendant Julien et son "étudiante", je me demandai de qui il s'agissait. Il arrivait que mon mari vienne travailler chez nous, avec de vrais étudiants en histoire ou avec des collègues Chevaliers, mais s'il savait -ou se doutait- que j'étais là, pourquoi venait-il? Dans les deux cas, ma présence allait le gêner...
J'eus la réponse à une partie de mes interrogations quand Julien sonna à la porte.
S'il sonnait, c'était qu'il avait oublié ses clés. Je me levai à nouveau pour ouvrir la porte d'entrée. Je me trouvai nez à nez avec, sur le palier, mon mari accompagné d'une jeune femme que je connaissais.
- Eh oui, c'est encore moi, Madame Walker, lança Blandine Dont-je-ne-savais-toujours-pas-le-nom.
Elle avait l'air visiblement ravie de revenir chez nous. J'étais surprise : nous nous étions quittées en bons termes, la première fois qu'elle était venue, pourtant!
-Entrez, je ne vais pas vous mordre! fis-je avec un sourire sincère en ouvrant grand la porte.
J'ajoutai à l'intention de Julien, surprise :
-Pourquoi tu viens ici, tu travailles dans le coin?
-Non, j'ai oublié mon PC, répondit-il mi-contrit mi-fataliste. Et...
Il jeta un regard en coin à Blandine, puis poursuivit:
-J'ai besoin d'un traducteur qui lise l'arabe pour une histoire de momie. Une traductrice, en l'occurrence.
Je supposais que les momies ne couraient pas les rues dans le département de l'université où mon mari travaillait, mais je me contentai de cette explication, du moins pour le moment.
-Il y a des momies dans le monde arabe? m'étonnai-je.
En revenant dans la partie "salon" de l'appartement, je fermai mon ordinateur. J'avais beau travailler affalée sur le canapé, je n'en travaillais pas moins sur des données confidentielles concernant mes clients.
-Bon, je ne sais pas où vous comptez vous installer, repris-je, mais contrairement aux apparences, je bosse, moi.
Julien, qui était parti chercher son ordinateur quelque part, sans doute dans notre chambre, revint dans le salon, sa sacoche de PC sous le bras.
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Message par Blandine Jeu 26 Juin - 1:26

Karen avait l'air surprise de mon ton triste. Finalement, j'étais la bienvenue ici... Julien ne m'avait peut-être pas menti, j'avais juste imaginé des choses.  
- Entrez, je ne vais pas vous mordre !
Cette phrase me fit sursauter : savait-elle quelque chose ? Je posai alors la question à Julien par télépathie mais pas de réponse. J'entrai donc dans l'appartement en écoutant la conversation de Julien et Karen.
- Pourquoi tu viens ici, tu travailles dans le coin ?
- Non, j'ai oublié mon PC. Et... J'ai besoin d'un traducteur qui lise l'arabe pour une histoire de momie. Une traductrice, en l'occurrence.
- Il y a des momies dans le monde arabe ? s'étonna Karen.
En arrivant dans le salon, Karen ferma son ordinateur.
- Bon, je ne sais pas où vous comptez vous installer, mais contrairement aux apparences, je bosse, moi.
Je haussai les épaules et Julien arriva avec son PC.
- Si tu travailles, on peut aller dans la cuisine, proposa-t-il.
Nous nous sommes donc installés dans la cuisine. Il me colla devant son ordinateur où était les textes scannés et me tendit un crayon avec du papier. Karen n'étant pas loin, elle risquait d'entendre des choses qu'elle n'aurait pas à entendre. Je commençai à rédiger la traduction. Heureusement, il n'y avait que trois pages, assez bien écrites. Même scannées, on voyait bien que les feuilles étaient neuves et que l'encre était celle d'un feutre. Elles n'étaient donc pas dans le sarcophage à l'origine.
Il y avait beaucoup de nombres : une rançon, les coordonnées où la déposer, des noms menacés ...etc. Je ne voyais pas quel intérêt cela avait pour l'enquête car le voleur ne donnait aucune indication pour aider Julien. Mais consciencieusement, je traduisis les trois pages, assez scolairement, butant sur certains mots.
- Voilà, dis-je au bout de vingt minutes. Bon j'hésite encore sur les mots que j'ai soulignés mais ça devrait être ça. Par contre en quoi ça va vous aider ?
- Tu es encore novice, tu verras que ces feuilles me seront d'une grande aide.
J'acquiesçai puis il poursuivit.
- Tu pourrais me traduire un texte en allemand ? Enfin vérifier ma traduction.
- Oui, si vous voulez. Je pourrai avoir un verre d'eau s'il vous plaît ? ajoutai-je avec un sourire.  
Il me tendit les deux feuilles et un verre d'eau aussitôt. Sur l'une des deux feuilles, un texte en allemand et sur l'autre la traduction de Julien. Je repris mon activité de scribouillarde pour corriger la traduction de Julien, qui n'était pas trop mal. Je relevais une ou deux fautes de temps, quelques imprécisions, mais mon rôle de correctrice s'arrêta là. Cette fois, Julien bondit de joie. Pourtant le texte parlait de la momie mais je ne voyais pas ce qu'il apportait à Julien.
- Merci de ton aide, Blandine, me dit-il avec son sourire qui finalement ne me déplaisait plus tant que ça. Tu veux rester un peu ? Tiens, prends-toi un jus dans le frigo, je vais voir si Karen a fini.
Je rangeais donc mes affaires et remplis mon verre d'eau de jus d'orange bien frais : un délice. Je pris les affaires sous un bras et mon verre dans l'autre main avant de rejoindre Karen et Julien au salon. Karen avait refermé son ordinateur et était assise avec Julien sur le canapé. Je m'installai sur le fauteuil que me désigna Julien.
- Merci, mais je ne veux pas vous déranger, protestai-je faiblement.
Il y eut un silence mais je sentais une tension palpable de la part de Karen et Julien face à moi. Je ne pus rien déceler dans les pensées de Julien, il était bien trop fort. Je n'osai pas vraiment fouiller celles de Karen mais j'allais tenter quand Julien détourna mon attention en me demandant :
- Quels sont tes projets après ta licence d'histoire ?
Donc je ne pouvais pas donner mes vrais projets car je n'étais pas du tout étudiante en histoire même si cette matière me passionnait.
- Eh bien.... Je n'y ai pas réfléchi, je ne suis qu'en première année.
Je laissai planer quelques minutes le silence, toujours tendu.
- Et vous, vous allez écrire ou publier des essais ?
Question idiote mais c'était la seule qui me venait à l'esprit.
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Message par Karen Walker Ven 27 Juin - 10:24

Mon mari et son assistante s'installèrent dans la cuisine pour travailler. Je les voyais de là où je me trouvais, mais je ne voyais pas l'écran de l'ordinateur de Julien, et je ne savais pas ce qu'ils faisaient. Dans l'immédiat, je m'en fichais : j'avais des choses importantes à finir. J'entendais, sans trop y prêter attention, des bribes de conversation :
- Tu pourrais me traduire un texte en allemand ? Enfin vérifier ma traduction.
- Oui, si vous voulez. Je pourrais avoir un verre d'eau s'il vous plaît ?
Tout en cliquant sur "enregistrer le fichier", je soupirai mentalement. Mon mari avait beau savoir faire la cuisine beaucoup mieux que moi, il était parfois nul en savoir-vivre. Même pas capable de proposer tout seul quelque chose à boire à son assistante du moment...
Commande du 25/06/22 : Installation logiciel Workplus - 47 postes - envoyer un technicien (Paris banlieue).
Commande du 11/03/22 : rappel - défaillance - à traiter (Barcelone)

Zut, un bug. Concrètement, cela voulait dire identifier le problème, traiter le problème, et envoyer nos plus plates excuses au client, parfois avec un dédommagement financier en prime. Concernant la première étape, j'ouvris le fichier de réclamation que m'avait adressé mon client et commençai à le lire. Je détestais jouer les services après-vente, mais parfois, je n'avais pas le choix.
-Tiens, prends-toi un jus dans le frigo, je vais voir si Karen a fini, fit Julien en se dirigeant vers le canapé.
-Presque, lançai-je sans lever les yeux de mon écran.
Quand je vis que mon mari s'installait sur le canapé, je terminai ce que j'étais en train de faire le plus vite possible et fermai mon ordinateur. Sa jeune étudiante, ou collègue, nous rejoignit, un verre à la main. Tiens, Julien avait fait preuve de politesse? Tant mieux.
- Merci, mais je ne veux pas vous déranger... commença Blandine.
- Quels sont tes projets après ta licence d'histoire ? interrogea mon mari après un silence.
- Eh bien... Je n'y ai pas réfléchi, je ne suis qu'en première année.
J'étais surprise que la jeune femme ne soit qu'en première année. Elle était plus jeune que ce que je pensais, alors. Et, si Julien lui posait cette question, cela voulait-il dire qu'elle était vraiment en fac d'histoire?
- Et vous, vous allez écrire ou publier des essais ? interrogea Blandine en retour.
Julien sourit :
-J'ai déjà écrit un livre sur l'organisation des échanges commerciaux du sud-est de la France au Moyen Age, mais ce n'est pas un thème qui me vaudra la célébrité. J'ai un projet de recherche en cours, que j'aimerais bien publier, qui porte sur les fortifications médiévales.
Oh non, pitié, pensai-je en levant les yeux au ciel.
J'avais déjà eu droit une bonne centaine de fois à l'explication par le menu de ses projets de recherche, et je ne tenais vraiment pas à l'entendre une cent unième. Si son interlocuteur était historien, c'était pire, parce que Julien en profitait pour donner des détails techniques dont je n'avais qu'une compréhension très vague.
Tu ne veux pas aller chercher le jus d'orange, plutôt? pensai-je dans l'espoir que mon mari capte le message.
J'y vais, j'y vais... répondit-il d'un air amusé.
Je renonçai à interroger Blandine sur ses études. Jusqu'à présent, elle était restée très vague, et je pensais qu'elle n'allait pas donner de précisions.
Il se leva et revint rapidement de la cuisine avec deux verres -Blandine avait gardé le sien- et la bouteille de jus de fruits.
-Vous vivez seule en logement étudiant, Blandine, ou vous avez de la famille à Paris? questionnai-je tandis qu'il remplissait mon verre.

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Message par Blandine Jeu 3 Juil - 6:19

-J'ai déjà écrit un livre sur l'organisation des échanges commerciaux du sud-est de la France au Moyen Age, mais ce n'est pas un thème qui me vaudra la célébrité. J'ai un projet de recherche en cours, que j'aimerais bien publier, qui porte sur les fortifications médiévales.
Je pris peur : il n'allait tout de même pas me tester ? Je n'étais pas son étudiante, j'étais certes bonne en histoire mais là, j'allais vite être larguée. Je hochai la tête, l'air totalement intéressée. Puis Julien partit chercher le jus d'orange dans la cuisine avec deux verres, pour Karen et lui. Cette dernière se tourna alors vers moi :
- Vous vivez seule en logement étudiant, Blandine, ou vous avez de la famille à Paris ?
Pourquoi derrière cette question, plutôt derrière le mot "famille", je sentais un malaise. Arrête d'être parano, me dis-je.
- Je vis à Paris avec ma mère, dans le quartier Latin.
Julien remplit son verre et celui de Karen.
Euh je fais quoi maintenant ? demandais-je par télépathie à Julien.
On est pas bien ? Tu as besoin de quelque chose ?
Euh mais là y'a un gros blanc dans la conversation. Je ne vais pas rester vague pendant des heures, votre épouse va se poser des questions.
Mais non, calme-toi on est entre amis.
Non mais on va parler de quoi ? De la qualité du jus de fruit ?, protestai-je nerveuse.
- Madame Walker, vous m'avez parlé la dernière fois d'un roman policier, non ? J'ai une amie qui adore la littérature policière anglaise, pourriez-vous me rappeler le titre pour que je lui achète ?
Mensonge, bien sûr. Mais il fallait meubler la conversation ou alors m'en aller et ... Je me sentais bien ici, chez les Walker. Un foyer chaleureux, confortable. Le genre d'ambiance dans laquelle j'aurais voulu vivre même si je ne me plaignais pas du tout d'avoir vécu avec ma mère. Mais c'est vrai que ça m'avait manqué une chaleur familiale. Je fis mine de noter le nom du roman sur mon téléphone.
Soudain, je me sentis bizarre. Très bizarre. Une chaleur m'envahit et je compris.
SOS Julien ! hurlai-je par télépathie.
Quoi encore ?
Je vais me transformer.
Pardon ?
Le sucre avec le stress, ça a donné l'envie à mon corps de me transformer.
Tu n'es pas censée contrôler tes transformations ?
Si, mais ce n'est pas facile. Là, je sens que ce n'est pas habituel.
On doit faire quoi pour que ça n'arrive pas ?
Je dois m'isoler pour reprendre mon calme, c'est le seul moyen. Si je suis trop tendue, la transformation va s'accélérer.
Ok, tu veux aller aux toilettes ?
Non, trop étroit. Si je me transforme...
Fais comme si tu y allais et va dans ma chambre. Je retiens Karen mais dépêche-toi !

La tête me tournait mais je me levai.
- Excusez-moi, il faut que j'aille aux toilettes, fis-je avec l'air embarrassée de circonstance.
Julien m'indiqua où était les toilettes en me regardant fixement. Il surveillait mes réactions. Je me dépêchai et finalement, je préférai m'enfermer dans l'étroit habitacle des toilettes. Je me mis à respirer profondément, je ne devais pas me transformer. Mais soudain, je sentis mon corps se liquéfier et l'instant d'après, j'étais à quatre pattes, en chat heureusement, dans les toilettes.
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Message par Karen Walker Dim 6 Juil - 4:48

- Je vis à Paris avec ma mère, dans le quartier Latin, répondit la jeune femme.
Avec sa mère? Sous-entendu, nobody else? C'est vrai, j'avais oublié: Julien m'avait confié que Blandine avait une histoire familiale "compliquée". Je ne savais pas exactement en quoi, mais comme la visiteuse ne semblait pas avoir l'intention de m'expliquer, je n'insistai pas.
Julien me servit du jus de fruits. Notre invitée semblait nerveuse.
- Madame Walker, reprit la jeune femme, vous m'avez parlé la dernière fois d'un roman policier, non ? J'ai une amie qui adore la littérature policière anglaise, pourriez-vous me rappeler le titre pour que je lui achète ?
Je réfléchis une dizaine de secondes:
-Hum... On a parlé de Catastophe naturelle, c'est celui-là?
Tandis qu'elle notait le nom sur son téléphone, je terminai mon verre avant de me resservir, et de resservir Julien et Blandine au passage. Je sentais dans l'atmosphère une tension que je ne comprenais pas. Pourquoi être angoissé ici et maintenant? Dans la mesure où je réfléchissais au meilleur moyen de résoudre la défaillance technique à Barcelone, c'était peut-être moi qui attribuais aux autres mes propres préoccupations, toutefois...
- Excusez-moi, il faut que j'aille aux toilettes, annonça Blandine tout à coup.
Elle se leva et se dirigea vers le couloir. Je remarquai soudain que mon mari la suivait des yeux. Pas comme il aurait suivi une jolie fille du regard -Blandine était bien trop jeune pour lui, et de toute façon, Julien ne suivait pas de filles du regard-, mais d'un air un peu préoccupé.
-Qu'est-ce qui se passe? m'enquis-je à voix basse.
-Tu te souviens de ce que je t'avais dit? m'expliqua-t-il sur le même ton. Elle peut se transformer en félin. Et elle ne tient pas à se transformer devant toi.
Je me mordis la lèvre en imaginant un gros chat tigré se baladant dans le couloir de notre appartement. Cette idée me paraissait incongrue.
-Un félin, ça peut aussi être un tigre, commenta Julien avec un demi-sourire.
-Tu... Tu es sérieux? m'étouffai-je.
Je n'arrivais pas à imaginer Blandine, qui me paraissait si fragile et effacée, sous forme de tigre. Ni de quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs. D'accord, la télépathie existait, mais il y avait des limites à la réalité du paranormal, non?
Oui, bien sûr, répondit Julien justement par télépathie, mais il y a tout de même du paranormal...
Je soupirai et me concentrai sur mon jus d'orange.
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Message par Blandine Mar 22 Juil - 14:06

Rien n'allait. Pourquoi m'étais-je transformé ? Normalement, j'arrivai à contrôler mais là... Au moins, je n'étais pas devenu un fauve mais je savais que parfois, la transformation évoluait et je devenais soudainement un lion, un lynx, un tigre ou autre chose. J'entrepris de me calmer, de penser à quelque chose qui me calmerait : une bonne glace au caramel fut la première chose qui me vint à l'esprit. Au bout de deux minutes, rien ne se passait. Ce n'était pas normal : reprendre mon calme devait donner à mon corps l'impulsion pour se remettre normalement. Je tentai de m'encourager mentalement mais j'étais toujours à quatre pattes. Bon, il fallait employer l'autre méthode. Ça risquait de dégénérer  de me transformer en fauve mais là je ne pouvais pas rester bloquer indéfiniment. Il fallait m'énerver, me faire réagir.
Julien , appelai-je faiblement par télépathie. Venez et renversez votre verre sur moi.
Pardon ?
Énervez-moi. Par contre, il faut que je sorte des toilettes car il y a un risque...
C'est quoi le risque ?
Votre femme a peur des fauves ?
Non, mes filles vont bientôt rentrer, je ne veux pas qu'elles se retrouvent face...
Je ne suis pas dangereuse, même en fauve.
Je sais...
Mais vous avez peur. Avouez-le, vous avez peur que je vous attaque. Je suis toujours humaine, je ne suis pas seulement un félin. Ne craignez rien mais il faut me laisser de l'espace.
Ok sors dans le couloir.
Comment ? Je suis à la hauteur de la bassine.
Télépathie.
D'accord.

Je me concentrai mais déjà la transformation et la conversation par télépathie m'avait bien fatigué. Malgré tout, je réussis à ouvrir la porte. Je me plantai dans le couloir et attendis Julien. Il arriva tout de suite avec son verre plein.
Tu es sûre ? Il n'y a pas un autre moyen ?
Renversez votre verre et écartez-vous.

J'étais calme, très calme. Le liquide m'éclaboussa et je sentis mon corps palpiter de partout. Comme si des millions de fourmis se baladaient en moi. Mon corps finit par redevenir humain. Je soupirai et me relevai.
- Karen... Madame Walker se doute de quelque chose ? demandai-je anxieuse.


Dernière édition par Blandine le Lun 27 Avr - 5:32, édité 2 fois
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Message par Karen Walker Ven 25 Juil - 9:57

Je faillis m'étouffer avec mon jus de fruits lorsque j'entendis la voix de Julien à nouveau dans ma tête.
Blandine a un problème !
Tandis que je toussais, mon mari sembla écouter, concentré sur ses pensées. Il finit par se lever, un verre vide à la main, pour rejoindre l'évier. Il remplit le verre d'eau et se dirigea en trombe vers le couloir.
-Il se passe quoi ? m'inquiétai-je, à moitié levée du canapé.
-Problème de transformation, apparemment, lança mon mari, mi-préoccupé, mi-amusé.
Je me retrouvai seule au salon. Je ne savais pas vraiment quoi faire : attendre que Julien et notre invitée reviennent ? Aller voir discrètement ce qui se passait, au risque de me faire surprendre en flagrant délit de curiosité ?
Je décidai de me lever. Au moment où je m'approchais du couloir, sans doute assez peu discrètement, sauf si -je l'espérais- Blandine et Julien étaient concentrés sur leur discussion.
Justement, Blandine était en train de parler.
- Karen... Madame Walker se doute de quelque chose ?
Je retins mon souffle.
-Pas vraiment, répondit Julien.
Je choisis involontairement cet instant pour perdre l'équilibre. Mon bras cogna le mur contre lequel je me tenais, trahissant ma présence aux deux chevaliers.
Et zut ! pensai-je.
Je renonçai à me dissimuler et fis un pas vers l'encadrement du couloir. Je découvris Blandine tout à fait humaine, mais trempée, face à Julien dont le verre était maintenant vide.
Une vague de soulagement m'envahit. J'avais redouté de trouver un tigre blanc dans le couloir de notre appartement.
-En fait, ce n'est pas qu'elle se doute de quelque chose, c'est qu'elle sait... commenta mon mari.
J'étais incapable de déterminer s'il était inquiet ou non. Après tout, il venait d'avouer, devant une jeune femme susceptible de me dénoncer ou de m'effacer, que je connaissais des secrets au moins aussi confidentiels que les affaires des banques suisses. Moi, j'étais inquiète, au moins autant pour Julien et son avenir à la Confrérie que pour moi. Comment allait réagir Blandine ?
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Message par Blandine Mar 29 Juil - 2:00

- Pas vraiment...
Comment ça "pas vraiment" ? Elle sait ou elle ne sait pas ? Soudain, un bruit me fit sursauter et Karen apparut dans l'encadrement de la porte.
Ok..., me dis-je légèrement paniquée.
- En fait, ce n'est pas qu'elle se doute de quelque chose, c'est qu'elle sait...
- Elle sait ? Ôtez-moi d'un doute, elle ne sait pas tout ?
Question idiote, je lisais sur leurs deux visages gênés que si, elle savait tout : l'Organisation, mon pouvoir...etc.
- Mais ce n'est... Julien enfin Monsieur Walker, vous n'avez pas pu trahir la règle des Trois S ! Pas vous !
Il n'était pas un modèle non plus mais je ne l'imaginai pas aller trahir la Confrérie par amour. Enfin trahir, par rapport aux séides noirs, sa trahison était superficielle mais tout de même ! Beaucoup de chevaliers ou de chevalières avaient des conjoints qui n'étaient pas de la Confrérie mais aucun d'eux n'en avait parlé !
- Retournons au salon, nous y serons mieux pour parler, dit Julien en m'aidant à me relever.  
J'étais trempée et grelottante mais peu m'importait. Je m'assis ou plutôt m'affalai sur mon fauteuil tandis que Julien et Karen s'assirent dans le canapé.
- Je n'ai pas trahi la Confrérie, je ne voulais juste pas effacer Karen quand elle a tout découvert.
- Mais il le fallait ! S comme Secret, ce n'est pas que je n'ai pas confiance en Karen mais là...
Mon devoir était de l'effacer mais je ne pouvais m'y résoudre.
- Monsieur Walker, vous savez qu'en de telles circonstances, je devrai l'effacer. Mais... Mais je n'y arrive pas. Je vous estime beaucoup tous les deux et s'il n'y avait pas cette fichue règle des 3S, je ne l'effacerai pas...
Je me sentais coupable alors qu'il n'y avait aucune raison. Je n'avais pas trahi encore la règle des 3S et la Confrérie mais si je choisissait de fermer les yeux sur Karen et ce qu'elle savait, je risquai l'effacement avec les Walker. Et ça, jamais. Jamais je n'abandonnerai la Confrérie, mes amis et surtout Alice, celle que j'adore par dessus tout. Et je perdrai ma faculté à me métamorphoser, même si c'était encombrant, ça pouvait se révéler utile voir amusant dans beaucoup de situations. Je mis la main sur ma médaille, essayant de m'encourager mais je n'y arrivai pas. Le contact froid du métal m'attristai davantage, je ne pouvais la sortir et hypnotiser Karen. C'était au-dessus de mes forces. Quant à Julien, je me doutai que si moi, je n'y arrivai pas, lui non plus. Pas après tout ce qu'il lui avait dit.
- Monsieur Walker, nous devons le faire. Si ce n'est pas nous, je vais devoir en informer Numéro 7 qui vous effacera aussi. Vous savez comme elle est : très soucieuse de respecter le règlement.
Mais au fond, je savais que je n'arriverai plus ni à regarder Julien ni à regarder Karen en face si je les dénonçai. J'aurais eu l'impression de les trahir et ça...
- Il le faut... Monsieur et Madame Walker, vous comprenez bien que je ne peux pas ne rien dire. Mais si je parle, je vous trahis, et si je ne parle pas, je trahis la Confrérie. Et je ne veux ni vous trahir ni trahir la Confrérie. Nous devons essayer de trouver une solution....
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Message par Karen Walker Sam 2 Aoû - 3:09

- Elle sait ? Ôtez-moi d'un doute, elle ne sait pas tout ? Mais ce n'est... Julien, enfin Monsieur Walker, vous n'avez pas pu trahir la règle des Trois S ! Pas vous !
Blandine était choquée, et en un sens, je la comprenais. Mais dans l'immédiat, je me préoccupais davantage de mon mari : si j'étais effacée, ce ne serait pas une trop grosse perte, même si je ne voulais pas oublier tout un pan de ma vie, mais lui, s'il était exclu de la Confrérie...
- Retournons au salon, nous y serons mieux pour parler, dit simplement Julien.
Je me demandais, sans vraiment le formuler, même mentalement, ce que ça faisait d'être une famille normale, sans mari qui passait la moitié de son temps en mission confidentielle, sans aucun secret défense à cacher à nos filles -du moins jusqu'à leurs douze ans-, sans devoir taire aux amis et collègues de Julien que je savais aussi un certain nombre de secrets. Et il me semblait sentir, d'avance, le vide que cette normalité causerait dans ma vie.
De retour au salon, Julien commença à expliquer :
- Je n'ai pas trahi la Confrérie, je ne voulais juste pas effacer Karen quand elle a tout découvert.
- Mais il le fallait ! protesta Blandine. S comme Secret, ce n'est pas que je n'ai pas confiance en Karen, mais là...
La jeune femme avait raison, je le savais, et Julien aussi. Je n'avais rien à faire à l'Organisation. Je n'étais pas censée savoir qu'elle existait. J'étais à la fois angoissée -selon Julien, on ne sentait rien quand on était effacé, mais j'avais peur tout de même- et résignée. Je ne pensais pas qu'un jour, Blandine, Chevalier dont je ne connaissais même pas le nom de famille, se trouverait ainsi face à moi.
Enfin si, justement, au fond de moi, je le savais. Blandine, ou n'importe qui d'autre.
- Monsieur Walker, vous savez qu'en de telles circonstances, je devrais l'effacer, reprit la jeune femme. Mais... Mais je n'y arrive pas. Je vous estime beaucoup tous les deux et s'il n'y avait pas cette fichue règle des 3S, je ne l'effacerais pas...
Elle porta la main à sa médaille. Je fermai les yeux. Julien m'avait pris la main, comme pour me protéger ou rester avec moi, et murmura tout bas :
-Je ne l'effacerai pas.
- Monsieur Walker, nous devons le faire. Si ce n'est pas nous, je vais devoir en informer Numéro 7 qui vous effacera aussi. Vous savez comme elle est : très soucieuse de respecter le règlement. Il le faut... Monsieur et Madame Walker, vous comprenez bien que je ne peux pas ne rien dire. Mais si je parle, je vous trahis, et si je ne parle pas, je trahis la Confrérie. Et je ne veux ni vous trahir ni trahir la Confrérie.
-Je sais, Blandine, commenta Julien.
Lui aussi, je m'en doutais, il s'était posé cette question des milliers de fois. Comme lui, Blandine hésitait, mais elle, elle me connaissait à peine, elle n'avait aucune excuse pour ne pas m'effacer...
Je n'étais plus inquiète. Enfin si, mais pas pour moi.
-Effacez-moi, Blandine, lançai-je. Ca fait sept ans que je ne devrais pas faire partie de cette histoire. Mais pas Julien ! Lui, il...
Ma voix se brisa. Lui, il est Chevalier. L'Organisation représente une part incompressible de sa vie. Lui, il ne pourrait pas vivre sans la Confrérie, comme je ne peux pas vivre sans lui !
-Calme-toi, Karen, souffla-t-il doucement en me serrant dans ses bras. Blandine, je pourrais te dire d'oublier ce qu'on t'a dit et de rentrer chez toi, et je pense que tu le ferais, mais je sais que ce serait mal de ma part. Je ne veux pas abuser de l'estime que tu avais pour moi, et que tu as peut-être encore. Fais donc ce qui te semble juste. Si tu décides de nous effacer, je ne m'y opposerai pas.
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Message par Blandine Mer 13 Aoû - 1:14

- Je sais, Blandine, dit Julien.
Il y eut un nouveau silence. Soudain Karen s'exclama :
- Effacez-moi, Blandine. Ca fait sept ans que je ne devrais pas faire partie de cette histoire. Mais pas Julien ! Lui, il...
Sa voix se brisa mais elle continua à parler ou plutôt à penser ses paroles que moi et Julien lisions dans sa tête.
Lui, il est Chevalier. L'Organisation représente une part incompressible de sa vie. Lui, il ne pourrait pas vivre sans la Confrérie, comme je ne peux pas vivre sans lui !
Je la regardai les larmes aux yeux. C'était trop beau... Mais vite, je devais me ressaisir et trancher. Trancher quoi ? C'était impossible. Mais les mots de ma mère me revinrent à l'esprit, ce qu'elle m'avait dit le jour de mon entrée dans la confrérie :
- Tu devras toujours être irréprochable, sinon ils n'hésiteront pas. Ils n'hésiteront pas à nous effacer. Tu me le jures, tu seras toujours irréprochable, toujours.
J'avais juré. Mais cette promesse, je ne pouvais pas l'appliquer. Julien reprit en serrant sa femme contre lui :
-Calme-toi, Karen. Blandine, je pourrais te dire d'oublier ce qu'on t'a dit et de rentrer chez toi, et je pense que tu le ferais, mais je sais que ce serait mal de ma part. Je ne veux pas abuser de l'estime que tu avais pour moi, et que tu as peut-être encore. Fais donc ce qui te semble juste. Si tu décides de nous effacer, je ne m'y opposerai pas.
J'avais les intestins noués, la bouche sèche. Était-ce un cauchemar ? Étais-je en train de revivre mes épreuves du bac ? Des sueurs froides coulaient dans mon dos.
- Non, ai-je murmuré.
Il y eut un silence, comme si Karen et Julien accusaient le coup.
- Non quoi ? demanda Julien.
- Non, je ne vous effacerai pas, non je ne vais pas prévenir Numéro 7, non, non, non !
J'avais hurlé sur la fin. Julien et Karen me regardaient les yeux grands ouverts.
- Pardon.
Je laissai une minute de silence avant de reprendre.
- Je suis trop attachée à vous pour vous effacer. De toute façon, si je vous efface, madame Walker, je ne pourrais jamais plus regarder monsieur Walker, car même si vous dites le contraire, vous m'en voudrez. Et c'est normal. Et puis, je me sens bien chez vous, mais je ne reviendrais plus jamais si je vous efface. Et même si je revenais, ce ne serait plus du tout pareil. Et puis quand May et Eva entreront dans la Confrérie, enfin si elles ont la double aura, je pense qu'elles préfèreront être épaulées par vous deux, qu'elles aimeront vous raconter leur journée, Madame Walker. Et vous, monsieur Walker, vous ne pourriez pas vivre sans la Confrérie, madame Walker a raison sur ce point.
J'allais leur promettre d'oublier quand la voix de ma mère revint dans ma tête :
- Tu jures, tu jures d'être irréprochable. Ils ne doivent pas te prendre en faute sinon... Ils nous effaceront toutes les deux. Nous ne pouvons pas être effacées, tu le sais bien. Tu le jures...
Les larmes coulèrent malgré moi. Je hurlai alors :
- Mais je ne peux pas être effacée ! Et ma mère non plus ! Et si Numéro 7 l'apprend, elle va m'effacer et ma mère aussi et si on nous efface, ni ma mère ni moi ne pourrons maîtriser nos transformations ! Si Numéro 7 l'apprend, ma mère n'y survivra pas. Elle ne survivra pas à la honte. Et moi non plus !
Je finis par m'effondrer en sanglots dans les bras de Karen.

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Message par Karen Walker Lun 18 Aoû - 10:57

- Non, murmura Blandine.
- Non quoi ? releva Julien.
- Non, je ne vous effacerai pas, non je ne vais pas prévenir Numéro 7, non, non, non ! cria la jeune femme.
J'étais interloquée. Je ne pensais pas qu'il serait si difficile pour elle de m'effacer. Après tout, elle avait certainement déjà manipulé des gens dans sa vie, pour des missions, et je ne m'attendais pas à une réaction aussi violente... La surprise de Julien, que je lisais sur son visage, montrait qu'il partageait mon avis.
- Pardon, reprit Blandine. Je suis trop attachée à vous pour vous effacer. De toute façon, si je vous efface, madame Walker, je ne pourrai jamais plus regarder monsieur Walker, car même si vous dites le contraire, vous m'en voudrez. Et c'est normal. Et puis, je me sens bien chez vous, mais je ne reviendrai plus jamais si je vous efface. Et même si je revenais, ce ne serait plus du tout pareil. Et puis quand May et Eva entreront dans la Confrérie, enfin si elles ont la double aura, je pense qu'elles préfèreront être épaulées par vous deux, qu'elles aimeront vous raconter leur journée, Madame Walker.
C'était vrai. Du moins, moi, je voulais, j'espérais qu'elles me racontent leur journée, la vraie, pas une version officielle qu'elles broderaient pour éluder mes questions. Même si nous n'avions pas encore abordé la question avec Julien, je me doutais que ce serait difficile : si je leur révélais que je connaissais l'Organisation, je mettrais mes filles en mauvaise posture... comme Blandine maintenant.
-Et vous, monsieur Walker, poursuivit-elle, vous ne pourriez pas vivre sans la Confrérie, madame Walker a raison sur ce point.
Je hochai la tête, au bord des larmes.
- Mais je ne peux pas être effacée ! Et ma mère non plus ! Et si Numéro 7 l'apprend, elle va m'effacer et ma mère aussi et si on nous efface, ni ma mère ni moi ne pourrons maîtriser nos transformations ! Si Numéro 7 l'apprend, ma mère n'y survivra pas. Elle ne survivra pas à la honte. Et moi non plus !
La jeune femme s'effondra en larmes dans mes bras, affolée, comme Eva quand elle était petite.
-Calmez-vous, Blandine, murmurai-je comme je le faisais quand ma fille aînée, vers ses trois ou quatre ans, il n'y avait pas si longtemps, avait peur du noir.
-Ta mère n'aurait plus honte, dans ce cas, parce qu'elle aurait oublié jusqu'à l'existence du monde de l'insolite, corrigea doucement Julien. Mais je ne vois pas ce qu'elle vient faire là-dedans. Tu es adulte, Blandine. Tu es Chevalier. Tes choix ne l'engagent en aucun cas. Tu n'as pas à t'inquiéter pour elle...
Je complétai mentalement, à part moi, ce qu'il sous-entendait.
...mais tu peux t'inquiéter pour toi.
-Pourquoi Numéro 7 l'apprendrait-elle ? demandai-je à voix haute. La probabilité que je la rencontre dans un avenir proche est quasiment nulle. Vous ne serez pas effacée.
Je me rendis compte que j'étais en train d'encourager Blandine à mentir, au moins par omission, à sa supérieure dans l'Organisation. Je grimaçai, honteuse.
-Désolée, fis-je. Je ne devrais pas vous dire ça, oubliez.
Julien croisa les bras et soupira.
-Blandine, choisis en fonction de toi, conclut-il. De toi et de ta conscience, pas de ce que tu penses devoir aux autres.
Je songeai brièvement qu'il avait, à cet instant, la même voix que quand il expliquait à nos filles la notion de justice ou le nom des étoiles.
-Et dépêche-toi de faire ton choix, ajouta-t-il avec un demi-sourire, parce que c'est à moi de chercher Eva et May à la garderie aujourd'hui et je dois y aller dans un quart d'heure.
Je souris moi aussi. Ce n'était pas forcément vrai, je lui avais dit "on s'appelle pour décider qui cherche les filles" en partant au travail ce matin-là, mais apparemment, il avait décidé pour moi. Mais je n'avais pas besoin de le dire, ni même de le penser. Donner un délai de réflexion à Blandine était peut-être une bonne idée pour l'aider à faire un choix de manière rationnelle.
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Message par Blandine Sam 23 Aoû - 4:40

- Calmez-vous, Blandine, murmura Karen doucement comme à une enfant.
- Ta mère n'aurait plus honte, dans ce cas, parce qu'elle aurait oublié jusqu'à l'existence du monde de l'insolite, dit Julien. Mais je ne vois pas ce qu'elle vient faire là-dedans. Tu es adulte, Blandine. Tu es Chevalier. Tes choix ne l'engagent en aucun cas. Tu n'as pas à t'inquiéter pour elle...
...mais tu peux t'inquiéter pour toi. ajouta Karen mentalement.
-Pourquoi Numéro 7 l'apprendrait-elle ? reprit-elle à voix haute. La probabilité que je la rencontre dans un avenir proche est quasiment nulle. Vous ne serez pas effacée. Désolée, ajoutai-je. Je ne devrais pas vous dire ça, oubliez.
Julien poussa un soupir et, en croisant les bras, il s'adressa à moi :
-Blandine, choisis en fonction de toi. De toi et de ta conscience, pas de ce que tu penses devoir aux autres. Et dépêche-toi de faire ton choix, ajouta-t-il en souriant, parce que c'est à moi de chercher Eva et May à la garderie aujourd'hui et je dois y aller dans un quart d'heure.
Je les avais laissé parlé bien gentiment mais je pouvais enfin m'exprimer. Mes sanglots s'étaient calmés mais ma voix restait toujours faible.
- Avez-vous compris ce que moi et ma mère avions dans nos gènes ? Un gène animal ou plutôt un de nos gènes a muté de façon à reproduire un gène animal, celui des félins. Mais comment voulez-vous que moi et ma mère survivions si nous ne possédons pas le strom ? C'est ça qui nous permet de contrôler nos transformations, c'est ainsi que dans le couloir je ne me suis pas retrouvée en guépard ou en lion. C'est aussi le strom qui me permet de garder mon humanité même transformée en félin. Je n'aurais pas le strom, j'aurais très bien pu vous dévorer tous les deux. Le strom nous permet de vivre et si nous sommes effacés, nous n'y aurons plus accès. Je suis totalement dépendante du strom, c'est ma vie.
Je laissai un silence pour reprendre mon souffle.
- Mais je sais que vous êtes un merveilleux chevalier et que le strom est totalement en vous, ce serait un crime de vous effacer l'un ou l'autre ou même vous deux, tout ça parce que... Enfin vous n'avez pas à l'être. Mais je sais que je risque beaucoup, beaucoup trop à vous couvrir.
Nouveau silence. Là ils étaient sans doute en train de se demander : va-t-elle se sacrifier ou nous sacrifier ? À cet instant précis, je n'en n'avais aucune idée. Je regardai dans le vague sans savoir quoi choisir. J'aimais l'Organisation, ma mère aussi bien qu'elle ait vu la limite de leur tolérance. Enfin avant qu'elle leur prouve que malgré nos gènes, nous étions aptes à toute enquête et tout combat comme les autres. Depuis nous avions été acceptées mais ma mère en a toujours gardé une crainte : faire un faux pas et tout perdre. Julien avait raison, je devais réfléchir par moi-même : la mentalité de l'Organisation était ouverte, j'étais à présent traitée comme n'importe quel séide de ma promotion. Et je n'avais peur, finalement.
- Je ne vais pas vous effacer, dis-je simplement. Mais....
Je marquai encore une pause avec un sourire franc.
- Mais je n'oublierai pas. Je suis persuadée que vous pourrez un jour entrer dans l'Organisation, madame Walker. En attendant, nous passerons sous silence les événements de cette après-midi, ajoutai-je en pouffant.
J'avais pris la bonne décision. Il y a parfois des risques à prendre pour les gens qui en valent la peine : les Walker étaient ce genre de personne.
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Message par Karen Walker Ven 5 Sep - 5:49

- Avez-vous compris ce que moi et ma mère avions dans nos gènes ? interrogea Blandine, encore bouleversée. Un gène animal, ou plutôt un de nos gènes a muté de façon à reproduire un gène animal, celui des félins. Mais comment voulez-vous que moi et ma mère survivions si nous ne possédons pas le strom ? C'est ça qui nous permet de contrôler nos transformations, c'est ainsi que dans le couloir je ne me suis pas retrouvée en guépard ou en lion. C'est aussi le strom qui me permet de garder mon humanité, même transformée en félin. Je n'aurais pas le strom, j'aurais très bien pu vous dévorer tous les deux. Le strom nous permet de vivre et si nous sommes effacés, nous n'y aurons plus accès. Je suis totalement dépendante du strom, c'est ma vie.
- Dépendante du strom, ou de votre mère ? glissai-je à mi-voix.*
Je comprenais, en un sens, la difficulté de sa situation. La jeune femme avait trop à perdre, sa vie, mais aussi une part d'elle-même. Certes, elle envisageait le pire, et elle exagérait sans doute, mais comme disait parfois Julien avant de partir pour une mission difficile, le pire pouvait arriver.
- Mais je sais que vous êtes un merveilleux chevalier, continua Blandine à l'intention de mon mari, et que le strom est totalement en vous, ce serait un crime de vous effacer l'un ou l'autre ou même vous deux, tout ça parce que... Enfin vous n'avez pas à l'être. Mais je sais que je risque beaucoup, beaucoup trop à vous couvrir.
- Tu n'as pas besoin de te justifier, Blandine, fit Julien doucement. Comme je te l'ai dit, je comprendrai parfaitement que tu nous effaces. Je t'aurai oubliée d'ici quelques minutes, alors sache dès à présent que je ne t'en veux pas.
Je pris la main de mon mari.
- Désolée de vous avoir impliquée là-dedans, soupirai-je.
- Je ne vais pas vous effacer, rectifia la jeune femme. Mais...
Elle sourit, et je recommençai à respirer.
Mais quoi? songeai-je toutefois.
- Mais je n'oublierai pas. Je suis persuadée que vous pourrez un jour entrer dans l'Organisation, madame Walker. En attendant, nous passerons sous silence les événements de cette après-midi...
Julien hocha la tête, tandis que je fixais Blandine avec des yeux ronds, dubitative. Entrer dans l'Organisation, moi ? C'était impossible ! Je n'avais strictement aucune raison de rejoindre la Confrérie...
L'idée se rangea dans un coin de mon cerveau, rubrique "promesses électorales et autres projets utopiques", autant dire "idées à oublier", tandis que je débarrassais nos verres dans l'évier de la cuisine. Dans l'immédiat, Julien, comme si rien ne s'était passé, se préparait à partir pour la garderie, et Blandine semblait soulagée. Moi, j'étais soulagée également, bien sûr, mais surtout reconnaissante. Nous partagions notre secret avec la jeune femme, et je ne regrettais pas de le lui avoir confié.

*Oui, je sais, c'est mesquin, mais en lisant ton texte, c'est visible comme un camion de pompiers et ça me saute à la figure.

Fin du RP, sauf si tu veux ajouter quelque chose, Blandine !
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