Mission en Angleterre

- Allez Alice, on y est presque !
Nous étions au milieu d'une route caillouteuse et Alice était à la traîne. J'avais Minette sur mon épaule, un peu comme les fauconniers avec leurs oiseaux, moi c'était mon chat. Agrippée à mon épaule, elle regardait Alice qui marchait derrière moi en maugréant sur la campagne. Généralement, Alice et moi étions à la même vitesse mais là, elle était juchée sur des bottes neuves quand moi, j'avais enfilé de vieilles tennis moches mais qui avait le mérite de me permettre de courir sur cette route. Alice trébucha une nouvelle fois en gémissant.
- Mais prends tes baskets et arrête de geindre ! On est en mission par sur un plateau télé !
Durant le voyage, ses bottes ne posaient aucun problème, le train et le car ne nécessitant pas des aptitudes pour la marche mais là nous devions faire après le terminus du car une dizaine de kilomètres avant d'arriver à l'endroit indiqué sur la carte que j'avais en main. Alice pensait que ces bottes tout terrain ne faisaient pas d'ampoules mais la loi des chaussures neuves était la même pour tous : des ampoules pour la première marche avec les chaussures neuves.
- Tu veux qu'on s'arrête ? proposai-je en la voyant boiter de plus en plus.
Elle accepta en gémissant plus fort. Elle retira ses bottes qui malgré les chaussettes avaient créé deux superbes ampoules à chaque pied. Je tendis à ma coéquipière des pansements, du désinfectant et un peu d'eau. Elle but une gorgée, désinfecta les plaies rouge vif et appliqua dessus des pansements. Bravement, elle se remit debout, ses bottes au pied. Nous nous remîmes en marche, moi en tête déchiffrant la carte et Alice serrant les dents.
- Alice, plus qu'un kilomètre, annonçai-je avec joie.
Nous devions récupérer un vieil objet celte, une coupe gravée, car un enfant qui l'aurait trouvée dans la lande aurait joué avec et aurait fait apparaître de la fumée rouge et des éclairs. Deux séides du coin avaient interrogé l'enfant mais n'avaient pas pu récupéré la coupe car un individu louche, jeune mais à l'aura noire, aurait été aperçu dans la zone. Ils l'avaient donc poursuivi avant de le perdre. Ils auraient alors voulu rentrer mais l'individu qu'ils avaient signalé les avait probablement attaqués car on les avait retrouvés dans le coma, flottant dans l'eau, attachés à une planche. L'individu aurait disparu. La chancellerie nous avait donc envoyées en urgence chercher l'objet pendant que les séides du coin seraient chargés de traquer cet individu, sans doute un chevalier ayant viré au noir. Nous étions donc armées en plus de notre Strom, moi un poignard et Alice une arme à feu. Bien sûr, nous devions le tuer qu'en cas de légitime défense, s'il tentait de nous tuer ou de s'emparer de la coupe.
- Blandine, on arrive bientôt ? gémit Alice.
- Tu vois le champ à une centaine de mètres, bah la coupe est au centre, près d'un rocher.
Nous avons fini par atteindre enfin le champ, j'avais le rocher en vue. Mais soudain sortit de la brume un jeune garçon. Je n'eus pas besoin de chausser mes scrutateurs pour comprendre que c'était notre ennemi.
- Eh vous ! Arrêtez-vous immédiatement ! Si vous touchez à cet objet, vous êtes mort ! hurlai-je dans la lande.